vendredi 12 août 2011

Sakhr et madame



La diffusion de l’échange téléphonique de Sakhr Materi avec sa femme, puis avec Leila Ben Ali (ici) ne m’a pas laissé indifférent, et ceci pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, j’étais surpris par la non diffusion de l’intégralité de la communication téléphonique, puisque la journaliste qui nous le transmet a jugé de censurer quelques minutes de cet enregistrement. Oui, j’appelle cela de la censure, et je m’en étonne surtout venant de Emna Ben Jemaa, connue depuis longtemps pour défendre le droit à la liberté d’expression et pour lutter contre toute sorte de censure. J’aurais préféré avoir la totalité de l’enregistrement, puisque actuellement dans notre Tunisie en ébullition, toute information peut prêter facilement à confusion et donner lieu à un radotage des plus insupportables, et censurer une partie de l’appel téléphonique ne fera qu’alimenter l’intox.

Par ailleurs, je suis contre toute sorte de voyeurisme peu importe la personne qui le subit. Cet enregistrement s’inscrit dans le même registre que les vidéos retrouvés sur facebook quelques jours après le 14 janvier et montrant Leila et sa « tribu » aux Seychelles ou celle montrant ZABA et sa famille Trabelsi aux états-unis. Cela n’apporte rien à un peuple assoiffé d’un avenir meilleur, attendant une justice pour tous les maux qu’il a subit. En effet, quelle est la portée de ce type de media diffusé de manière sporadique ? Je crois que ceci ne fait qu’alimenter de plus en plus la désinformation. Selon les dires de la journaliste, on remarque la guerre des clans autour de ZABA. Oui, et après ? Ça, on le sait déjà, cela nous aidera-t-il à avoir des élections libres ? Cela nous aidera-t-il à avoir toute la vérité concernant tout ce qui s’est passé le 14 ? Cela nous aidera-t-il à dévoiler le nom des snipers ?

Personnellement, croyant dur comme fer que la révolution tunisienne nous a révélé de jeunes journalistes ayant une approche journalistique très différente de celle connue et vécue depuis de longues années en Tunisie, et croyant que EBJ en fait partie, je reste sur ma faim, attendant d’autres révélations, cette fois-ci plus importantes, plus constructives et plus éclairante pour l’opinion publique, s’éloignant de la curiosité malsaine et nous rapprochant d’une réalité toujours difficile à atteindre.

Je salue tous les efforts consentis par tous les jeunes journalistes pour déceler les ficelles des événements passés.

1 commentaires:

عمشة في بلاد العميان كحلة لنظار a dit…

Je suis tout à fait d'accord. Quelle importance pour nous ? Plus de rigueur de la part des jeunes journalistes serait effectivement appréciée.

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